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mercredi 17 mars 2010

Arrivée d'un nouvel étudiant en République Tchèque

Aujourd’hui nous accueillons un nouveau VIE de l'ESLI. Il est la pour une période d’un an renouvelable et j’espère qu’il apportera également sa "pierre" a l’édifice du site pour partager ce qu’il découvrira.
Chaque année, chaque jour, chaque seconde, des changements s'opèrent et c'est une bonne opportunité pour reprendre sa vie en main, de ne pas laisser la déprime prendre le dessus. On laisse les préjugés de cotés pour se concentrer sur l’essentiel. Un déménagement ou un emménagement peut permettre de recommencer une « nouvelle » vie, comme une journée ensoleillée peut provoquer la bonne humeur à quiconque décidera de voir en ce soleil, l’espérance d’une verdure fleurissante, du renouveau d’une nature qui était la avant nous et sera encore là après nous.

Pendant ce périple de 2 ans, j'ai décidé de voir en chaque chose le positif plutôt que de toujours voir le négatif. De ne râler que lorsque c’est nécessaire et de laisser les nouvelles idées faire leurs preuves plutôt que de les rejeter juste par peur du changement. Du coup, chaque mauvaise nouvelle peut en devenir une bonne et le moral reste toujours au top. Ce n’est pas toujours évident, parfois on a un passage à vide, un peu déboussolé, mais la vie suit son cours. Ici, en Rép. Tchèque, les gens ont une autre mentalité qu'en France et le "paraître" semble complètement illusoire.

Par exemple, hier nous avions un tournoi de foot en salle. J'étais le gardien de l'équipe de français que nous avions constitué mais dans les buts, je ne savais pas comment être, faire, devant un parterre de supporter pro-tchèque. Et puis, au fil des matchs, j'étais tellement concentré sur les arrêts a faire, sur le "coaching" de mon équipe pour "marquer à la culotte" les attaquants de l'équipe adverse que j'en ai oublié complètement la notion de "classe". Nous sommes arrivés troisième de ce tournoi et nous avons gagné la ferveur des supporters qui applaudissaient lorsque nous marquions un but, nous encourageaient à avancer et à tenir bon, agitant notre drapeau français pour booster notre moral. Bien sur, nous avions aussi des détracteurs, qui nous hurlaient « rentrez chez vous » (en français dans le stade) , qu'on n'avait pas notre place, mais comme la plupart des remarques étaient en tchèque (donc incompréhensible pour nous), nous avons décidé de prendre ça comme des encouragements.
[...]
Le « nouveau » VIE semble s’acclimater comme il faut à la République Tchèque. Il a déjà trouvé son appartement, prévoit de le meubler, commence déjà a reconnaître des sonorités grâce à ses précédents voyages en Pologne ou en Hongrie, des mots identiques, etc. Le premier jour n’est pas toujours évident, mais il semble trouver ses marques et je pense qu’il pourra vraiment apporter quelque chose de neuf à cette organisation. La première journée est dédiée à l’administratif, aux papiers à mettre à jour et à signer, à la remise de la blouse, à la découverte de l’activité, à la visite du site et aux premiers échanges avec les collaborateurs. En arrivant on pense toujours savoir déjà plusieurs choses, les flux basiques par exemple et lorsque l’on rentre dans les détails, on découvre que ce n’est pas si évident que ça, que les informations que l’on croit détenir ne sont en fait que la partie émergée de l’iceberg et que la route est longue et sinueuse avant de connaître tous les tenants et les aboutissants de l’organisation.

Certaines décisions apparaissent comme inopportunes alors que, d’un point de vue stratégique qui peut nous échapper, elles sont les meilleures décisions à prendre.

La chance de ce nouveau VIE est d’être arrivé avec ce beau temps, qui ouvre l’esprit au renouveau. Souhaitons lui bonne chance pour cette première journée, que son intégration se fasse rapidement et qu’il s’acclimate a cette nouvelle culture. Julien, réjouis toi de la République tchèque. =)
Corentin (P14)

vendredi 5 février 2010

Message à ceux qui veulent partir

Afin de relancer le blog ESLI Abroad en 2010, voici un message tout frais nous venant de Corentin, étudiant de la P14 récemment diplomé, qui effectue un VIE en République Tchèque.
Bonjour à tous,

À la demande d‘Aurélien je vous écris ces quelques lignes pour vous motiver à partir ou vous arrêter dans votre démarche de recherche de travail a l’étranger. On ne part pas à l’étranger comme on va au cinéma. On ne rentre pas « à la maison » lorsqu’on en a envie, on ne part pas pour comparer ce qui se fait à l’étranger à ce qui se fait en France, à ce qu’on mange de différent etc. Quelque chose n’est pas mauvais parce qu’il ne nous plait pas. « Différent » est le terme à employer.

Je conseille au « français conquérant » de rester chez lui ; si ce n’est pour son bien, que ce soit pour le bien du reste du monde, ou des autres français à l’étranger. On y va pour découvrir, pour goûter, pour échanger, pour s’épanouir, pour s’émerveiller, pour essayer, pour oser, pour se faire des amis, pour se retrouver, pour se reconstruire, pour repartir a zéro, pour recommencer, pour être heureux.

Mon message vous paraîtra peut être un peu froid, comme une bonne douche d’été, mais c’est important que vous vous posiez les BONNES questions avant de partir : « est-ce que je pars pour être un nabab au pays du Low Cost ? Est ce que je pars pour pavaner comme un paon ? Est ce que je pars pour évoluer ou rester dans mon « monde » ? Est ce que je pars pour apprendre quelque chose de nouveau ou pour transformer les autres en ce que j’aimerais qu’ils soient ? ».

Je suis en VIE depuis maintenant un an et j’ai re-signé pour un an. Nous sommes plusieurs français dans l’entreprise qui m’embauche et nous ne sommes pas venus avec les mêmes buts. Certains ne sont venus que pour l’ « expérience internationale » ; pour rajouter deux lignes alléchantes sur leur CV en oubliant que dire que l’on a fait 2 ans à l’étranger sans s’être fait un ami du pays, sans avoir goûter aux spécialités, sans avoir ne serait-ce qu’essayer de baragouiner la langue du pays, j’estime que c’est tricher. C’est tricher parce qu’on attend des gens qui partent a l’international qu’ils sachent s’adapter et non qu’ils vivent en autarcie dans l’espoir de ne pas être dérangé dans leur petit fonctionnement. Ma mère m’a dit un jour un proverbe de René Char: « Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » Que direz-vous aux recruteurs à la fin de votre périple international ? « Oui, j’ai fait 2 ans en République tchèque. Comment ? Si je parle tchèque ? Très peu pour moi. Les spécialités culinaires ? Je ne sais pas, je n’en ai jamais mangé »

Depuis que je vis là-bas, je me suis intégré, je cherche à découvrir un maximum de choses, de rencontrer un maximum de personnes, de me faire un réseau. Je mets un point d’honneur à goûter les spécialités et les friandises qui sont différentes. Certaines me plaisent, d’autres non, mais c’est le jeu, c’est le but et pour reprendre les paroles d’une chanson d’un classique de Walt Disney : « c’est l’histoire de la vie ». Chaque jour je découvre une nouvelle facette de la culture tchèque, chaque jour je tache d’apprendre un nouveau mot et même si ce n’est pas facile à prononcer, j’essaie. Parfois je pose des questions sur le fonctionnement pour comprendre. N’oubliez jamais qu’une question n’est jamais stupide. C’est la réponse qui peut l’être, mais celui qui cherche à comprendre aura toujours un avantage sur celui qui se complait dans son ignorance.

Depuis mon arrivée, j’ai déjà pu mettre en place des process permettant de faire gagner de l’argent à l’entreprise, mais aussi organiser par exemple l’inventaire annuel de l’entreprise qui m’a valut une reconnaissance auprès des tchèques.

J’ai une petite amie tchèque également. Je n’étais pas parti dans cette optique mais les choses se font sans qu’on s’en rende compte et je ne regrette rien. Cependant, pendant les premiers mois, nous étions souvent confrontés à des problèmes de compréhension entre nous mais le plus difficile à été de « prouver » que « le français » n’est pas uniquement un Don Juan qui collectionne les conquêtes comme on collectionne les timbres ou les têtes de chevreuils qu’on accroche au dessus de sa cheminée.

L’image qui est véhiculée par le français à l’étranger n’est pas bonne. Oui, nous sommes considérés comme des beaux parleurs, des dieux de l’amour, des ambassadeurs du romantisme, des produits de luxe et de la bonne bouffe, mais aussi et surtout comme des Gigolo, rigolo mais pas sérieux, comme des personnes qui se lassent vite et qui exigent plutôt qu’ils demandent. Comme dans Taxi 1, quand l’allemand dit a Samy Naceri : « vous les français vous avez toujours la grande gueule ». Et bien ce n’est pas faux.

Doués pour le bla-bla et les prouesses verbales, nous sommes un peu perdu lorsque le monde ne fonctionne pas comme nous. Apprenez à être flexible, à fermer les yeux et écouter le monde qui vous entoure. Il m’arrive de me trouver avec des tchèques qui ne parlent qu’entre eux et qui mettent un peu de temps à se rendre compte que je ne comprends pas. Cela m’est égal. Je fais parfois de même avec mes collègues alors que d’autres attendent les conclusions de nos discussions. Mais dans ces cas la, j’écoute. Je ne cherche pas forcement à tout comprendre, mais j’écoute les sonorités. En fait, j’apprends la patience, chose qui n’est pas enseignée dans les écoles et c’est parfois bien dommage.

Ce message est pour toi, français, qui ne veut pas moduler le monde à ta convenance : accepte les différences, elles seront ta force. Accepte que l’autre soit différent, ça ne t’oblige pas à perdre ton identité. Laisse toi bercer par le monde qui t’entoure, défends tes idées sans chercher à les imposer aux autres. Garde le sourire, en toute circonstance.
Le monde est vaste, le monde est beau. Le comprendre est un challenge de tous les jours.

Si tu veux partir à l’international, soit sûr de le faire pour les bonnes raisons. Faire du fric n’est pas une bonne raison et être ouvert est indispensable. Acceptez que votre vision du monde puisse changer, acceptez de vous rendre compte que les stéréotypes ancrés en vous ne reflètent pas la réalité.

Corentin BRESCH

lundi 6 avril 2009

Le journal de Corentin, 4

Ce message date du 08 Mars 2009

8 mars 2009,

Bonjour Mesdames,
Car, oui, en effet, nous sommes le jour international de la femme; aussi, mesdames et mesdemoiselles, bonne fête à vous.
Aujourd’hui, nous sommes partis à trois (M., D., et…juste pour le fun – vous me reconnaitrez bien là – R.) pour Prague. Départ à 11h30 pour un retour aux alentours de 22h. Un bon trip, super sympa dans la ville aux milles clochers.
Dans la voiture, nous souhaitons la fête à D.
M. nous apprend que dans ce pays, les fêtes des gens sont aussi importantes que les anniversaires. Nous apprenons que, par exemple, dans un service de notre entreprise, lors de la fête de quelqu’un, il est d’usage d’apporter du chocolat ou des gâteaux, comme en France pour l’anniversaire, et en retour, les collègues offrent un petit quelque chose (s’ils étaient au courant bien sur).
Le trajet pour Prague se passe sans encombre; nous échangeons sur différents points tant que la route ne nous rappelle pas à elle. En effet, les nids de poule sont assez fréquents, mais à ce stade, parfois, nous pourrions remplacer l’appellation nid de poule par … je ne sais pas… nid d’oie? Ou alors non, d’autruche? C’est la folie. Plusieurs fois nous frémissons après un méchant trou, souhaitant de tout cœur que notre roue ne nous lâche pas. Ouf, c’est bon, nous arrivons à Prague et cherchons une place proche du centre, ce que nous trouvons sans trop de peine bizarrement. Nous allons déjeuner devant le musée à l’honneur de Franz KAFKA, l’écrivain tchèque, bien sûr. Devant l’entrée, une sculpture animée représentants deux hommes métalliques, urinant sur la République tchèque. Il y a une histoire là derrière mais nous ne nous attardons pas, trop de touristes nous submergent. Nous nous promettons de revenir visiter mais cet après-midi est une après-midi découverte et remémoration de la ville (nous sommes déjà tous les trois venus mais il nous faut reprendre nos marques). Le repas est frugal… Seulement 800 grammes de travers de porc, sauce mayonnaise à l’ail et sauce épicée. Oui, vraiment, frugal déjeuner… Tout est disproportionné, à croire que les touristes ont eu raison des petits repas tchèques… Non, je plaisante, ici, manger peu c’est presque un pêché, ce qui ne nous déplait pas, mais nous nous promettons de revenir rapidement à des normales pour ne pas devenir rondouillard.
L’après-midi se passe à discuter de nos différents périples et à partager nos connaissances les uns avec les autres. D. nous dit que les chocolats chauds ici sont exquis alors nous nous arrêtons dans un café et en commandons un chacun. Malheur, pas de chocolat au lait ou noir, non, du chocolat blanc en boisson… On pense à une spécialité et décidons de goûter. Ah non, décidément, du chocolat il n’a que le nom mais nous nous forçons, finissons, payons et repartons, avec un bon mal de crâne… Nous réessayerons, il n’y a pas de raison.
En repartant nous cherchons une zone commerciale avec un Equipementier en meubles bien connu, jaune et bleu et nous y allons. En effet, M. et D. ayant emménagé il y a peu, ils cherchent à meubler leurs intérieurs respectifs. Belle ballade. Sur le retour, rien de spécial, nous nous perdons, roulons prudemment à cause de l’état de la route et rentrons à la maison.

Ah oui, cette semaine, j’ai eu des péripéties avec la mission économique, qu’il faut contacter dans les 15 jours suivants notre arrivée au pays, sauf que voilà, se rendre à la ME prend 3h aller/retour en bus, plus 40 minutes de Métro, pour 30 minutes de réunion pour des banalités. Vu que dans le règlement il n’est pas stipulé de se rendre physiquement à la ME, j’envoie un mail à la responsable en lui disant que je suis bien arrivé à Rakovnik et que je lui enverrai les documents dans la semaine, le temps de trouver un appartement et de pouvoir renseigner tous les documents nécessaires à Ubifrance et à la ME pour leur stipuler ma présence sur le sol.
Je ne pense pas à mal, juste éviter de perdre une journée en transport, pour 30 minutes de réunion quasi informel et de questions bateaux du type : « Vous êtes bien arrivé? Vous avez trouvé facilement ? Non ? ah, c’est dommage. »
Bref. La rigidité du système me gêne, mais je crains que ce ne soit ni la première, ni la dernière fois que cela m’arrivera. Du coup, je décide de programmer ça pour la semaine suivante.

Autrement, vendredi j’ai été partiellement formé à l’utilisation de certaines transactions sur un GROS logiciel. Tout va vite, tout n’est pas facile à comprendre, et on clique sur tout au moins une fois!! Mais ça va, les gens ici prennent le temps d’expliquer, de réexpliquer, d’imprimer les documents pour les faire comprendre. Vraiment, je suis à bonne école. Alors je prends un maximum de notes, souhaitant ne passer à coté de rien. Peur de faire des bêtises, de me tromper. Je sais, cela arrive, cela m’arrivera aussi, c’est sûr, mais plus je peux en limiter la portée et plus j’espère pouvoir moi aussi aider d’autres personnes.
Ici, les gens n’ont pas peur de partir avec une heure de retard sur leur planning habituel, si c’est pour expliquer ou prendre le temps de sourire entre deux tâches, pas de problème. En tout cas, c’est ma vision à Arrivée + 7.

Bon allez, il est l’heure pour moi de dormir, demain, une nouvelle semaine commence et je veux être en forme.
A bientôt pour la suite de mon périple. Bonne continuation à tous et suivez votre légende personnelle.
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Corentin

lundi 30 mars 2009

Le journal de Corentin, 3

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, j’ai appris les prémices à l’utilisation du logiciel quasiment divin en entreprise ; je veux bien sur parler de ce fameux Emoustilleur Rappeur Public, j’ai nommé Super Aide Participative ; on la refait ou vous lisez les initiales ? J’ai eu la chance d’avoir des explications sur la partie qui m’intéressera tout particulièrement pendant mon VIE et surtout, pendant certaines des missions qui me seront confiées. Par ailleurs, on m’a éclairé sur les projets sur lesquels je travaillerai ainsi que sur les idées de sujet de mémoire sur lesquelles je peux commencer à me documenter.

L’ambiance est toujours excellente et je continue à me former.

Le « légume » du pays est la patate sous toutes ces formes et le midi, à la cantine, on a le choix entre différents plats principaux, boissons, desserts, entrées, pains, sauces, … tout y est, comme un supermarché miniature et moins cher (car l’entreprise y met de sa poche aussi j’ai cru comprendre). On mange convenablement et c’est un plaisir après un précédent stage où je me faisais à manger tous les soirs pour le midi suivant. Moins de poids à transporter, moins d’idées à choisir, d’autres le font pour moi, me permettant de garder mes réflexions pour mon travail. Tant mieux.

Je vois aussi un peu plus clairement ce que je vais devoir faire ce mois-ci : trouver un logement, le faire assurer par une assurance du pays, ouvrir un compte dans une banque locale, faire faire les virements automatiquement de la France à la République tchèque, me présenter à la police des étrangers pour obtenir un visa et donc des plaques d’immatriculation le jour où j’achèterai mon premier véhicule, ouvrir un compte internet et acheter également (plus tôt dans la liste des choses à faire) un téléphone et une carte type nomade à recharger facilement.

Mes malles vont partir bientôt de chez moi pour arriver quelques jours plus tard ici. Pour cela, j’avais contacté des transporteurs, mais finalement, après quelques problèmes pour l’obtention des devis et mon attente trop longue à me décider, ce sont mes parents qui s’en sont occupés. J’en profite ici pour les remercier. Ils m’ont bien aidé à m’organiser.

Bon allez, il est l’heure pour moi de dormir, demain, une nouvelle journée commence et je veux être en forme.

A bientôt pour la suite de mon périple. Bonne continuation à tous et suivez votre légende personnelle.
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Corentin

lundi 23 mars 2009

Le journal de Corentin, 2

Bonjour à tous,

Aujourd’hui a commencé mon VIE. A mon arrivée, tout se passe bien, mon tuteur vient me chercher à l’entrée et me fait visiter. Il est jeune et la voix que j’avais au téléphone ne me laissait pas présager ce visage. Cependant il est là, m’accueille et me fait visiter son service. Il est Supply Chain Manager et il coordonne beaucoup de monde. Après la visite des locaux et ma participation a quelques réunions rapides pour faire le point (en anglais avec cependant des accents différents – français et tchèque) je vais en pause avec mon tuteur et un autre jeune qui m’a l’air sympathique. C’est là que tout s’éclaire : il s’agit d’un ancien de l’ESLI !! Ma mâchoire m’en tombe et j’en reste bouche bée. « Quelles nouvelles de l’Esli ? » Bien sûr je lui dis tout et nous apprenons à nous connaître. J’apprends qu’il y a plusieurs français ici donc l’intégration se fait en douceur. Partir à l’étranger fait peur, mais lorsqu’il y a d’autres personnes dans notre cas, on sait qu’en cas de coup dur ou pour faire les démarches, d’autres y sont déjà passés, donc ils savent aiguiller. Alors je me demande… Comment ont fait les pionniers ? Eux, c’est sûr, étaient de vrais aventuriers, pas comme moi qui suis en train de faire acheminer des affaires de France. D’un coup, je prends conscience de mon privilège et je décide de faire attention à ce que je dépense afin de ne pas faire affront à ceux qui gagnent moins que moi et/ou n’ont pas les mêmes possibilités financières que moi.

Le reste de la matinée passe assez rapidement ; on me montre des documents internes à l’entreprise et on me précise que cette semaine va être celle de ma formation afin d’intégrer la culture d’entreprise. « Vu que tu es là pour quelques temps, il ne faut pas rater ton éducation » auraient-ils pu dire. Les documents internes et les cours on-line sont surprenants. Je reprends des notions que je vois adapter en entreprise. Très intéressant, vraiment et très facile d’accès. Tout paraît évident, tellement normal. Je comprends néanmoins que je vais devoir assimiler beaucoup d’informations pour comprendre ce que l’on me dira et pour pouvoir me mouvoir dans cette organisation, comme une anguille dans l’eau. Je dois pouvoir tout comprendre, bien que l’accent anglais-tchèque soit parfois difficile à comprendre pour mes oreilles novices.

La semaine prochaine, je vais travailler quelques heures ou jours sur une chaîne d’assemblage, afin de me familiariser avec le travail des opérateurs et ainsi comprendre leurs problèmes pour pouvoir les aider avec le temps. Le coté humain est bien pris en compte et je suis content d’être ici. On cherche la productivité mais le relationnel est bien mis en avant et ils ont pris conscience que pour avoir de bons résultats, il faut que le personnel fasse sien le matériel de production. Bien sur, on nous en a parlé à l’école mais le voir en vrai touche une toute autre dimension. Oui, ça existe !! Ce n’est pas simplement une théorie issu d’un vieux bouquin poussiéreux trouvé dans une brocante et datant de l’époque mérovingienne (humm, quoique, avaient-ils déjà des livres ?)!! Je me sens déjà bien ici, il y fait bon vivre ; je n’ai pas peur, les gens ne parlent pas tous une langue étrangère mais je me débrouille ; souvent, sourire aide, ne l’oubliez pas.

Le soir, j’ai décidé de changer de coin pour manger. A ma pension, on peut manger mais je veux découvrir. Je pars donc direction la place principale et je trouve un restaurant asiatique dont les plats sont présentés à l’entrée. Je cherche quelque chose de connu, retiens le numéro (restaurant asiatique oblige) et me décide à rentrer. A l’intérieur, deux aquariums font face à l’entrée et le serveur m’interpelle. Je ne comprends rien et les trois employés près du bar me regardent. Je rougis, bien sur, et leur explique en tchèque que je suis français et que je ne sais pas parler le tchèque. La serveuse me dit qu’elle parle anglais et, bien qu’elle soit plus jeune que moi (je sais, rien à voir), elle me déballe son speech avec une telle facilité que je me trouve nul en anglais. C’est dingue !! Si à, je suppose, environ16 ans j’avais su parler anglais comme elle, peut-être serait-je parti travailler pour une ambassade !! C’est cependant intéressant de se retrouver dans la position de l’étranger. Tiens, tiens, intéressante prise de conscience.

Je demande donc une table et demande le plat vu à l’entrée. La serveuse me propose un autre plat, plus cher et je comprends que cela fait parti du jeu. Pas cette fois ma petite dame, je vais me contenter d’un frugal repas. Je commande une bière. Vous allez me prendre pour un alcoolique notoire mais cependant, dans ce pays, la bière coûte moins cher que l’eau ! Je comprends mieux pourquoi les tchèques ont la palme d’or en termes de consommation de bière au monde (si, si). Mais la, une fois de plus, on m’offre un verre d’un alcool que je ne connais pas. Est-ce parce que je suis français ou tout simplement étranger ? Ai-je une bonne tête ou cherche-t-on à me faire boire ? Quoi qu’il arrive, je sais que je tiens deux verres donc je le goûte. C’est du vin, c’est sûr. Aussi liquoreux qu’un vin de muscat, je note toutefois un goût plus fruité. Je ne connais toujours pas le nom mais on me dit qu’il est fait avec des fruits. Je finis mon repas, remercie pour le verre et rentre à la pension, me promettant de revenir lorsque j’aurais visité tous les autres restaurants de Rakovnik. Non, je ne roule pas sur l’or, mais ici aller au restaurant dans la mesure où je n’ai pas de chez moi, c’est possible et finalement au même prix qu’un Kebab frites au centre ville de Redon. Ici, pour approximativement 4,5€, j’ai eu un plat d’environ 450 grammes (indiqué sur le menu), un dessert (pour environ 1€, contre 6€ en France, non ?) et une pinte. Elle n’est pas belle la vie ? Il n’est pas beau le Volontariat International en Entreprise ?

Alors si je peux me permettre de vous faire passer le message, jeunes étudiants de l’ESLI qui hésitez à vous casser la tête pour trouver un VIE, n’hésitez plus ! Foncez !! C’est peut-être la dernière fois de votre vie que vous oserez tenter l’expérience. On n’est jamais tout seul de toute manière et les étoiles brillent de la même couleur le soir. Alors ok, les démarches administratives peuvent être un peu pénible (trouver un logement dans un pays dont on ne comprend ni ne parle la langue, ouvrir un compte dans le pays et prévenir la police des étrangers de notre arrivée sur le site pour obtenir un visa nous facilitant la vie ici notamment pour acquérir une voiture) mais franchement, si vous vous arrêtez à ça, ce serait vraiment dommage. Bon allez, il est l’heure pour moi de dormir, demain, une nouvelle journée commence et je veux être en forme.

A bientôt pour la suite de mon périple. Bonne continuation à tous et suivez votre légende personnelle.
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Corentin

vendredi 13 mars 2009

Le journal de Corentin, 1

Bonjour à tous,

Ça y est, je suis arrivé en République tchèque pour commencer mon périple
VIE jusqu’au moins février l’an prochain. Je suis parti dimanche 1er mars à 11h40 de Mulhouse-Bâle pour arriver à 13h05 à Prague. A mon arrivée, ô surprise et pour la première fois, mon sac est le premier à être sur le tapis roulant. Quel bonheur de n’avoir qu’à le prendre pour partir découvrir le monde. Là, un taxi commandité par mon responsable chez Valeo est venu me chercher après 15 minutes de longue attente. En effet, à mon arrivée il n’y avait personne et l’angoisse me gagnait tout doucement. Arriver dans un pays presque inconnu et ne voir personne attendre surprend un petit peu. On se demande où on a atterrit et si la personne en charge de nous véhiculer va vraiment venir. Finalement il était là, un homme du pays qui parlait bien l’anglais. Il m’a véhiculé sur les routes tchèques sur lesquelles il n’y a pas vraiment de contrôle policier et encore moins de radars automatiques ; chic, vivement avoir une voiture pour sillonner ces routes étroites et ô combien dangereuse.

Je suis finalement arrivé à bon port, dans un hôtel pension nommé «Bezdekov». Là, j’apprends que ma chambre n’est pas prête et que personne de Valeo n’est attendu. Finalement, j’entends « Corentin » prononcé dans un accent inconnu et mes yeux s’illuminent : ça y est, je suis reconnu, mais ma chambre n’est toujours pas prête. Du coup, pour passer le temps non loin de mes bagages, je commande une « velke pivot », cette pinte de bière Pilsner Urquell dont j’ai déjà apprécié l’arôme lors de mes précédents voyages. Le patron se tient près du barman et lui demande de m’offrir un shooter de leur alcool de prune locale. Et puis, comme il voit que je connais cet alcool, les shooters se succèdent. J’essai de leur faire comprendre que je ne veux pas en boire plus que de raisons mais ils m’offrent ça de telle gaieté de cœur que je ne me sens pas de les contrarier. Finalement ça a du bon, cela délit les langues et nous échangeons rapidement sur Rakovnik (ville ou je fais mon VIE). Je leur demande en tchèque, grâce à un petit guide que j’ai acheté n France si je peux trouver une carte de la ville pour me déplacer. Le patron, toujours le même, un homme d’une cinquantaine d’années bien avancée, va me chercher une carte qu’il m’offre. Il ne parle que le tchèque, aussi, il demande à son barman de m’expliquer en allemand rapidement, puis à une de ces employées qui parle anglais, d’en faire de même. Le moment est agréable, rythmé par la télévision diffusée en boucle dans le petit bar sombre dans lequel nous sommes. D’un coup, le patron signale à ses employés que le prochain feuilleton n’est autre que « les gendarmes à Saint-Tropez ». Bien sur, je comprends « Saint-Tropez » et mon regard s’illumine, mais je n’y prête pas attention ; il y a tellement de choses à voir !!

Après avoir été rendu joyeux par ces quelques verres, je demande quand ma chambre sera prête. En fait, elle l’est déjà depuis ½ heure mais boire avec eux leur a fait tellement plaisir qu’ils en ont « oublié » de m’en parler.

Je prends donc possession des lieux, non sans mal, et je pars, le plan à la main, pour trouver le chemin que j’emprunterai désormais pour me rendre au travail. La route est facile à suivre et les alentours sont différents d’en France. On sent les restes du communisme mais le plus burlesque, ce sont les différences avec la France. C’est différent de par l’architecture, la langue, les façons d’être des gens, mais je m’y sens bien ; comme si cette ville me correspondait et que je la connaissais bien. Rien ne m’effraie, rien ne me paraît insurmontable. Après tout, je parle français, anglais et allemand. Pourquoi donc s’inquiéter. La langue n’est pas une barrière, vraiment pas. La preuve, on ne se comprenait pas vraiment dans ce bar et pourtant nous nous sommes compris. L’ambiance s’est installée et malgré quelques craintes, je pense que je n’aurais pas de problème ici.
A mon arrivée à l’aéroport, j’ai été faire du change et acheter une carte téléphonique, pour prévenir mes parents de mon arrivée. Je me rends donc à une cabine téléphonique et essaie tant bien que mal de les appeler. Quelle histoire, je m’y reprends à 5 ou 6 fois parce que je ne comprends pas tout ce qu’il y a sur cette maudite carte ! Finalement, je joins mon père et nous échangeons rapidement sur l’environnement, mon arrivée, les infos qu’il me faudra leur communiquer au plus tôt (lieu d’acheminement des mes cantines, adresse exacte de Valeo, etc.) et les voila rassurés.

Il est 17h et j’ai un peu faim. Certes, on nous a servi un sandwich « cream cheese » dans l’avion et un verre de coca (en plus d’un petit chocolat suisse, forcément sur Swiss Airlines) mais j’ai encore un peu faim. Heureusement, j’avais prévu le coup et j’ai un sandwich au jambon dans mon sac à dos. Humm, quel plaisir. Je ne sais pas quand j’aurais l’occasion d’en remanger un alors je le savoure avec tout le respect qui lui est dû.

En chemin, malgré que nous sommes dimanche, je trouve un magasin d’ouvert. Enfin… un magasin est un bien grand mot. Il s’agit plutôt d’un couloir-magasin qui vend toutes les marques de sucreries chocolatées et de bonbons en tout genre. J’achète deux produits pour goûter ; le premier s’appelle « 3bit » et le second « Margot ». Lors de mon premier séjour dans ce pays, je me rappelle qu’un de mes amis avait goûté un « 3 bit XXL » et avait apprécié. J’ai donc choisi ça pour savoir, enfin, quel goût ça avait. C’est super bon malgré l’appellation. Un fin biscuit entouré de chocolat blanc et de chocolat au lait me rappelle un peu ce chocolat Kinder de mon enfance (oups, désolé pour la marque) avec un biscuit en plus. Le second, le « Margot », choisit pour sa ressemblance avec le prénom de ma mère, est en fait une espèce de pâte d’amande alcoolisée enrobé de chocolat. J’avoue en être moins fan alors je ne le mange pas complètement et me dit que je le finirai quand j’aurai vraiment faim. [...]

Voila, je suis de retour dans ma « penzion » et j’attends l’heure du repas prévu à 19h. J’en profite donc pour écrire ce texte en espérant vous avoir emmené en République tchèque, au moins le temps de cet écrit.

Demain, je commence mon VIE et je suis attendu à 9h. Je tâcherai d’y être un peu avant car j’ai lu récemment que les tchèques sont ponctuels et je ne veux pas être considéré comme un français qui ne sait pas s’intégrer. L’avenir me dira si j’ai eu raison.

A bientôt pour la suite de mon périple. Bonne continuation à tous et suivez votre légende personnelle.
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Corentin

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Vous trouverez ici les "Guides Pays" compilés par les étudiants du projet INTERNSHIP ABROAD de l'ESLI.

Ces documents téléchargeables contiennent des informations utiles sur les stages à l'étranger.

Attention: certains détails peuvent être obsolètes.

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