lundi 23 mars 2009

Le journal de Corentin, 2

Bonjour à tous,

Aujourd’hui a commencé mon VIE. A mon arrivée, tout se passe bien, mon tuteur vient me chercher à l’entrée et me fait visiter. Il est jeune et la voix que j’avais au téléphone ne me laissait pas présager ce visage. Cependant il est là, m’accueille et me fait visiter son service. Il est Supply Chain Manager et il coordonne beaucoup de monde. Après la visite des locaux et ma participation a quelques réunions rapides pour faire le point (en anglais avec cependant des accents différents – français et tchèque) je vais en pause avec mon tuteur et un autre jeune qui m’a l’air sympathique. C’est là que tout s’éclaire : il s’agit d’un ancien de l’ESLI !! Ma mâchoire m’en tombe et j’en reste bouche bée. « Quelles nouvelles de l’Esli ? » Bien sûr je lui dis tout et nous apprenons à nous connaître. J’apprends qu’il y a plusieurs français ici donc l’intégration se fait en douceur. Partir à l’étranger fait peur, mais lorsqu’il y a d’autres personnes dans notre cas, on sait qu’en cas de coup dur ou pour faire les démarches, d’autres y sont déjà passés, donc ils savent aiguiller. Alors je me demande… Comment ont fait les pionniers ? Eux, c’est sûr, étaient de vrais aventuriers, pas comme moi qui suis en train de faire acheminer des affaires de France. D’un coup, je prends conscience de mon privilège et je décide de faire attention à ce que je dépense afin de ne pas faire affront à ceux qui gagnent moins que moi et/ou n’ont pas les mêmes possibilités financières que moi.

Le reste de la matinée passe assez rapidement ; on me montre des documents internes à l’entreprise et on me précise que cette semaine va être celle de ma formation afin d’intégrer la culture d’entreprise. « Vu que tu es là pour quelques temps, il ne faut pas rater ton éducation » auraient-ils pu dire. Les documents internes et les cours on-line sont surprenants. Je reprends des notions que je vois adapter en entreprise. Très intéressant, vraiment et très facile d’accès. Tout paraît évident, tellement normal. Je comprends néanmoins que je vais devoir assimiler beaucoup d’informations pour comprendre ce que l’on me dira et pour pouvoir me mouvoir dans cette organisation, comme une anguille dans l’eau. Je dois pouvoir tout comprendre, bien que l’accent anglais-tchèque soit parfois difficile à comprendre pour mes oreilles novices.

La semaine prochaine, je vais travailler quelques heures ou jours sur une chaîne d’assemblage, afin de me familiariser avec le travail des opérateurs et ainsi comprendre leurs problèmes pour pouvoir les aider avec le temps. Le coté humain est bien pris en compte et je suis content d’être ici. On cherche la productivité mais le relationnel est bien mis en avant et ils ont pris conscience que pour avoir de bons résultats, il faut que le personnel fasse sien le matériel de production. Bien sur, on nous en a parlé à l’école mais le voir en vrai touche une toute autre dimension. Oui, ça existe !! Ce n’est pas simplement une théorie issu d’un vieux bouquin poussiéreux trouvé dans une brocante et datant de l’époque mérovingienne (humm, quoique, avaient-ils déjà des livres ?)!! Je me sens déjà bien ici, il y fait bon vivre ; je n’ai pas peur, les gens ne parlent pas tous une langue étrangère mais je me débrouille ; souvent, sourire aide, ne l’oubliez pas.

Le soir, j’ai décidé de changer de coin pour manger. A ma pension, on peut manger mais je veux découvrir. Je pars donc direction la place principale et je trouve un restaurant asiatique dont les plats sont présentés à l’entrée. Je cherche quelque chose de connu, retiens le numéro (restaurant asiatique oblige) et me décide à rentrer. A l’intérieur, deux aquariums font face à l’entrée et le serveur m’interpelle. Je ne comprends rien et les trois employés près du bar me regardent. Je rougis, bien sur, et leur explique en tchèque que je suis français et que je ne sais pas parler le tchèque. La serveuse me dit qu’elle parle anglais et, bien qu’elle soit plus jeune que moi (je sais, rien à voir), elle me déballe son speech avec une telle facilité que je me trouve nul en anglais. C’est dingue !! Si à, je suppose, environ16 ans j’avais su parler anglais comme elle, peut-être serait-je parti travailler pour une ambassade !! C’est cependant intéressant de se retrouver dans la position de l’étranger. Tiens, tiens, intéressante prise de conscience.

Je demande donc une table et demande le plat vu à l’entrée. La serveuse me propose un autre plat, plus cher et je comprends que cela fait parti du jeu. Pas cette fois ma petite dame, je vais me contenter d’un frugal repas. Je commande une bière. Vous allez me prendre pour un alcoolique notoire mais cependant, dans ce pays, la bière coûte moins cher que l’eau ! Je comprends mieux pourquoi les tchèques ont la palme d’or en termes de consommation de bière au monde (si, si). Mais la, une fois de plus, on m’offre un verre d’un alcool que je ne connais pas. Est-ce parce que je suis français ou tout simplement étranger ? Ai-je une bonne tête ou cherche-t-on à me faire boire ? Quoi qu’il arrive, je sais que je tiens deux verres donc je le goûte. C’est du vin, c’est sûr. Aussi liquoreux qu’un vin de muscat, je note toutefois un goût plus fruité. Je ne connais toujours pas le nom mais on me dit qu’il est fait avec des fruits. Je finis mon repas, remercie pour le verre et rentre à la pension, me promettant de revenir lorsque j’aurais visité tous les autres restaurants de Rakovnik. Non, je ne roule pas sur l’or, mais ici aller au restaurant dans la mesure où je n’ai pas de chez moi, c’est possible et finalement au même prix qu’un Kebab frites au centre ville de Redon. Ici, pour approximativement 4,5€, j’ai eu un plat d’environ 450 grammes (indiqué sur le menu), un dessert (pour environ 1€, contre 6€ en France, non ?) et une pinte. Elle n’est pas belle la vie ? Il n’est pas beau le Volontariat International en Entreprise ?

Alors si je peux me permettre de vous faire passer le message, jeunes étudiants de l’ESLI qui hésitez à vous casser la tête pour trouver un VIE, n’hésitez plus ! Foncez !! C’est peut-être la dernière fois de votre vie que vous oserez tenter l’expérience. On n’est jamais tout seul de toute manière et les étoiles brillent de la même couleur le soir. Alors ok, les démarches administratives peuvent être un peu pénible (trouver un logement dans un pays dont on ne comprend ni ne parle la langue, ouvrir un compte dans le pays et prévenir la police des étrangers de notre arrivée sur le site pour obtenir un visa nous facilitant la vie ici notamment pour acquérir une voiture) mais franchement, si vous vous arrêtez à ça, ce serait vraiment dommage. Bon allez, il est l’heure pour moi de dormir, demain, une nouvelle journée commence et je veux être en forme.

A bientôt pour la suite de mon périple. Bonne continuation à tous et suivez votre légende personnelle.
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Corentin

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